Publié le 13 Septembre 2024
Le climat devenant de plus en plus instable, avec une alternance très aléatoire d’épisodes de très fortes chaleurs et d’intenses précipitations, un risque silencieux guette nos maisons : le risque de retrait-gonflement des argiles (RGA). Ce phénomène naturel, qui affecte les sols argileux, menace des millions de logements en France. Pourtant, de nombreux propriétaires ignorent encore son existence et son impact sur la solidité des constructions. Il faut dire que lorsqu’il existe, il n’apparaît pas clairement sur le formulaire d’état des risques avant vente ou location. À l’heure actuelle, il ne gagne en visibilité que s’il est à l’origine d’un sinistre survenu après le 1er janvier 2024 et ouvrant droit à indemnisation. En effet, dans ce contexte, il est obligatoire d’informer le futur acquéreur de la situation et de lui exposer la liste des actions correctives à prévoir au travers d’un document joint à l’état des risques. Depuis peu, il existe tout de même une application qui permet d’évaluer directement en ligne la situation d’un bien au regard du risque RGA.
Le phénomène de retrait-gonflement des argiles constitue un danger invisible et muet pour des millions de propriétaires, susceptible de fragiliser de plus en plus d’habitations, alors que les vagues de chaleur et les sécheresses se multiplient. En France, près de vingt millions de maisons individuelles sont plus ou moins exposées à ce type de risque, sans que leurs propriétaires soupçonnent son existence. Et pourtant, les dégâts causés par le RGA peuvent être considérables : apparition de fissures, survenue d’affaissements, voire pire. Face à ce fléau, l’État commence heureusement à prendre la juste mesure du problème. Une nouvelle application, « Risque Maison Climat RGA », développée par la start-up Callendar et soutenue par les pouvoirs publics, permet désormais d’évaluer le risque RGA pour toute habitation située en France métropolitaine.
Ainsi, après quelques clics, chaque utilisateur peut connaître la situation du risque RGA dans sa commune et même au niveau de sa maison, en renseignant le type de logement, l’existence ou non d’un sous-sol, la forme du bâtiment ainsi que son adresse exacte. Plus précisément, il peut se faire une première idée des niveaux de risque existants en termes de sol, climat et vulnérabilité du bâti. Cette plateforme se présente donc comme un outil de réflexion très instructif pour anticiper la problématique du risque RGA.
Le coût des sinistres liés au RGA explose actuellement. L’année 2022 a battu tous les records avec plus de trois milliards d’euros d’indemnisations versées au titre RGA par les assurances. Et ce n’est qu’un début. Avec l’aggravation du réchauffement climatique, la situation ne s’arrangera pas. D’ici 2050, les experts estiment que le montant total des sinistres pourrait atteindre 43 milliards d’euros, une somme colossale qui pèserait lourd sur les ménages et les finances publiques.
Pour tenter de limiter les dégâts, des mesures sont déjà en place, comme l’obligation de fournir un état des risques lors de la vente ou de la location d’un bien immobilier, même si cela reste insuffisant face à l’ampleur du phénomène. En plus, l’état des risques ne comporte pas une rubrique propre au signalement du risque RGA, ce qui rend cet aléa moins visible. Les experts et associations appellent aussi à une meilleure information des propriétaires et à des actions préventives plus ambitieuses de la part des pouvoirs publics. Ces initiatives permettraient non seulement de protéger nos maisons, mais aussi notre portefeuille face à ce risque croissant.